Appel à la grève initié par un collectif de professionnels de l'urgence siociale.
GREVE DES 115 DE FRANCE LE 2 AOUT 2011
Parce que les baisses drastiques de budget annoncées condamnent les associations à remettre à la rue des centaines de personnes, Parce que nous, professionnels de terrain, nous connaissons les conséquences de ces remises à la rue pour les personnes que nous accompagnons chaque jour, Parce que nous ne voulons pas être les complices impuissants d’une situation de non-droit
Les professionnels du 115 seront en grève dans de nombreuses villes de France, le mardi 2 Août.
Il s’agit d’une mobilisation dont le caractère inédit souligne l’ampleur de la crise que connaît actuellement l’urgence sociale.
« Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ». Art L 345-2-2 Code de l’action sociale et des familles. « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. » Art.L 345-2-3.
L’Etat ne doit pas se cacher derrière la politique du « logement d’abord », encore en chantier et sans effet pour le moment, pour remettre à la rue, en dépit de la loi, des centaines de femmes, d’hommes et d’enfants. L’argument d’un accès au logement pour tous est un leurre : ces logements n’existent pas et l’accompagnement médico-social prévu n’est pas mis en place. Ce sont les trottoirs, les parcs et les terrains vagues qui accueillent aujourd’hui les personnes n’accédant pas ou plus à l’hébergement. Nous les voyons chaque jour s’épuiser physiquement et psychologiquement, perdre l’espoir d’un ailleurs que la rue, condamnés à la survie.
Cette grève est donc, après les différentes mobilisations locales ainsi que la démission de Xavier Emmanuelli, un nouveau cri d’alarme, celui exprimant la colère des professionnels de terrain de toute la France.
Nous demandons à ce que la loi soit respectée. Pour se faire, que l’Etat doit revenir sur la restriction de budget annoncée et montrer un réel engagement en faveur des plus démunis. Il en va de destin humains, de notre éthique professionnelle et du maintien du pacte social.
A Paris, Rassemblement 12h30 square Boucicaut Métro : Sèvres-Babylone
Contact : reelengagementsdf@gmail.com
Tours :
à l'initiative du collectif SOIF D'UTOPIES et du DAL, appel soutenu et relayé par SUD Santé Sociaux 37
Rassemblement à 14h dans les jardins de la préfecture.
D'ABORD UN LOGEMENT POUR TOUS !
L'hébergement craque de partout ! Apparu, secrétaire d'Etat au logement, joue des gros bras avec son slogan « le logement d'abord ». Concrètement que se passe-t-il ?
L'accès au logement pour les plus démunis reste une course d'obstacles laissant bon nombre à la rue. Il faut des mois, voire des années pour espérer signer un bail.
Sous couvert de ce slogan, le gouvernement réduit les budgets sociaux, notamment ceux des dispositifs d'urgence. Ainsi, à Tours, ce sont tous les soirs, des hommes, des femmes, des familles qui restent dehors.
Pour que tous et toutes aient un toit, il n'y a pas d'autre solution que de réquisitionner des logements vides. Il y en aurait 2000 à Tours selon le maire et 5000 selon l'INSEE.
Réduction des budgets sociaux signifie que les dispositif d'urgence ne peuvent pas remplir leurs obligations légales. Ainsi la loi impose que toute personne à la rue puisse se voir proposer un hébergement et y rester le temps de trouver une solution durable.
Le nombre de places des foyers est limité. Bon nombre d'entre elles sont occupés par des demandeurs d'asile. Or, si l'Etat remplissait ses obligations, toutes ces personnes devraient être hébergées dans des Centres d'Accueil pour Demandeurs d'Asile, qui sont à sa charge. Cela libérerait des places d'urgence. Les demandeurs d'asile connaitraient un hébergement plus digne et plus respectueux de leurs droits.
Mais l'Etat n'est pas le seul responsable de cette situation. Le Conseil Général n'assume pas ses obligations. L'Aide Sociale à l'Enfance (sous la responsabilité du Conseil Général) devrait héberger les familles à la rue, quelque soit leur situation administrative (donc même sans papier), ayant entre autres un enfant de moins de 3 ans. Encore une fois, des familles restent dehors à Tours ou séjournent dans des chambres d'hôtel ou des foyers d'urgence.
On ne peut pas dire que la mairie soit aussi très encline à résoudre la question du logement sur sa commune. La loi prévoit que le maire peut réquisitionner des logements vides ou demander au préfet de le faire. Eh bien que nenni ! Germain dit clairement qu'il préfère préserver la propriété privée plutôt que d'œuvrer pour que tous et toutes aient un toit sur la tête.
Les associations gérant les foyers d'urgence « composent » avec la réalité. Plusieurs structures existent à Tours. Dans la plupart des cas, les personnes hébergées (hommes ou femmes) doivent quitter les lieux tous les matins et appeler le 115, en espérant qu'elles auront de nouveau une place, sinon : dehors. La durée de cet hébergement, en particulier pour les hommes, est limitée dans le temps (3 nuits d'assurées par semaine). C'est totalement illégal. En effet, les structures hébergeant des personnes ou des familles ne doivent mettre un terme à leur hébergement seulement si les responsables des foyers sont en capacité de faire des propositions en terme de logement ou d'hébergement. En clair, les associations responsables des dits foyers, malgré quelques récriminations, s'adaptent à la volonté de l'Etat. La gestion des places d'urgence ressemble à une partie de chaises musicales !
Les salariés de ces dispositifs sont de plus en plus en difficulté. D'un côté, on leur dit que leur travail consiste à faire respecter les droits des personnes, de l'autre on leur impose des fonctionnements illégaux. La situation se durcie tous les jours. Ce n'est plus tenable !
« Un logement d'abord » ne doit pas servir à déshabiller les dispositifs sociaux qui ne peuvent plus remplir leur fonction.
« Un logement pour tous » doit devenir un droit réel, ne pas rester virtuel. Cela ne pourra se réaliser sans la réquisition de logements vides. Mais il faut aussi obliger l'Etat, les collectivités territoriales (mairie, conseil général) à remplir leurs obligations. La mobilisation des associations gérant les foyers, au delà des négociations sous les dorures des préfectures, des ministères..., est tout aussi nécessaire afin qu'elles proposent un hébergement digne de ce nom. Leurs salariés ne seront plus obligés d'agir à l'encontre de leur déontologie.
MARDI 2 AOUT EST UNE JOURNEE NATIONALE D'ACTION,
D'APPEL A LA GREVE DES SALARIES DU SECTEUR DE L'URGENCE.
A TOURS RASSEMBLEMENT À 14 H
DANS LES JARDINS DE LA PRÉFECTURE
* pour discuter tous et toutes ensemble de la situation et envisager des actions concrètes pour UN LOGEMENT POUR TOUS ET TOUTES
* pour des lieux d'hébergement dignes et respectueux des droits des usagers
* pour la défense des droits des salariés.
COLLECTIF SOIF D'UTOPIES 06 31 56 17 56
soifdutopies@yahoo.fr
DAL 37 06 83 00 88 76
dal37tours@gmail.com.