Le Comité de Soutien "aux 4 de Tours" communique :
Le tribunal a rendu son verdict ! Ce n'est pas celui que nous espérions ! Nos 4 camarades ne sont pas relaxés ! C'est inadmissible !
Certes, les peines prononcées sont en deçà des réquisitions du procureur et des sommes exorbitantes réclamées par l'Etat ! Certes une de nos camarades est relaxée.
Et on peut sans aucun doute mettre cela à l'actif de la mobilisation initiée par les 4 prévenu-e-s et le comité de soutien !
Mais en condamnant 3 des 4 prévenu-e-s à une peine de 500 euros chacun -avec sursis-, à laquelle s'ajoute pour chacun d'eux 300 euros (de dommages et intérêts) et 3000 euros solidairement pour frais de justice, le Tribunal a marqué clairement sa volonté de maintenir son objectif : criminaliser l'action militante.
Précisons : le sursis, s'il peut apparaître comme un adoucissement de peine, est en réalité une épée de Damoclès suspendue au dessus de la tête de chacun d'entre eux pendant 5 ans. Quant à la somme de 3 000 euros pour "frais de justice", elle est nettement plus élevée que la somme réclamée ordinairement à cet effet !
Précisons encore : si les 4 prévenu-e-s sont relaxé-e-s sur le 1er chef d'accusation (la distribution du communiqué), c'est tout simplement parce que le Tribunal n'a pas réussi lui-même à "constituer le délit", (c'est-à-dire à prouver l'existence des faits incriminés). Le Procureur avait dû de lui-même abandonner ce chef d'accusation !
C'est donc sur un 2ème chef d'accusation que nos camarades sont condamnés : le fait d'avoir diffusé électroniquement le communiqué incriminé.
Nous refusions que nos camarades soient en position d'ACCUSES ! nous refusons maintenant qu'ils soient en position de CONDAMNES !
Nous dénonçons ce jugement qui travestit l'action militante en délit de droit commun !
Nous dénonçons le fait qu'il condamne à se taire ceux qui dénoncent les agissements des fonctionnaires et salariés de l'Etat dans la chasse aux sans-papiers et en particulier, quand ils font part de leurs soupçons sur l'utilisation du fichier base-élèves dans la chasse aux enfants !
Nous dénonçons le fait qu'il condamne à se taire ceux qui font la comparaison avec la "période" de Vichy dans le but légitime d'alerter l'opinion.
Plus exactement, qu'il condamne à se taire - puisque que la comparaison avec Vichy est devenue assez banale- ceux qui la font dans le cadre de la solidarité avec les sans-papiers !
Par conséquent, le Comité de soutien reste entièrement mobilisé : les 4 prévenu-e-s ont de leur côté décidé des actions qu'ils entendent poursuivre : Chantal Beauchamp, relaxée, compte bien s'engager de façon déterminée au sein du Comité de soutien jusqu'à la relaxe des 3 condamnés, Muriel El Koli et Jean-Christophe Berrier ont d'ores et déjà précisé leur volonté d'aller en appel du jugement du 5 avril. Abd El Kader Aït Mohamed se joint à cet appel. Il va également confirmer l'appel sur les nullités de procédure déjà en cours.
Prochaine réunion du Comité de soutien : mardi 14 juin à 17h30 au local de la FOL, 56 Boulevard Heurteloup, Tours