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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 23:32

Appel à rassemblement ce jeudi 17 novembre à 18h, à Tours, place de la préfecture.

Lettre ouverte du Collectif des Travailleurs Sans Papiers, et communiqué de presse du Comité de soutien :

 

Lettre ouverte au prefet du Collectif des Travailleurs Sans Papiers :

 

Madame, Monsieur,

 
Le Collectif des Travailleurs Sans Papiers d’Indre-et-Loire vous prie de trouver en pièce jointe et ci-dessous la lettre ouverte adressée au Préfet de ce département, dans laquelle ils rétablissent la vérité sur leur situation et soutiennent la légitimité de leur revendication : la régularisation.
Le Collectif TSP 37 appelle à un rassemblement Place de la Préfecture à Tours le jeudi 17 novembre à 18 heures, à l’occasion du 2ème dépôts des dossiers de demande de régularisation.
  
Merci d’en informer le public.
Contacts à la fin du texte.

 

  

C’EST PAS UNE VIE !

Lettre ouverte au Préfet d’Indre-et-Loire

Par le Collectif des Travailleurs Sans Papiers d’Indre-et-Loire (Collectif TSP 37)

  

Monsieur le Préfet,

  

Le Collectif des Travailleurs Sans Papiers d’Indre-et-Loire (Collectif TSP 37), composé pour l’heure d’un peu plus de 20 personnes, a décidé, le vendredi 4 novembre, de manifester publiquement son existence et ses revendications par un premier dépôt de demandes de régularisation, qui sera suivi d’un deuxième le 17 novembre. Deux communiqués de presse successifs de la Préfecture d’Indre-et-Loire, publiés les 5 et 9 novembre dans La Nouvelle République du Centre-Ouest,  montrent que notre situation exacte reste fort mal comprise de vos services, malgré les informations précises qui ont été données au Chef de Cabinet adjoint qui nous a reçus le 4 novembre avant notre manifestation.

  

C’est pourquoi nous pensons indispensable de rappeler les difficultés de tous ordres qui font notre quotidien depuis que ce que nous avions commencé à construire ici s’est effondré, du seul fait de votre refus de nous renouveler nos cartes de séjour.

  

Soudain tout a basculé !

  

Nous sommes devenus des « indésirables », nous vivons dans l’angoisse constante d’être arrêtés ; trois d’entre nous ont été envoyés en centre de rétention, l’un en avril dernier ; l’autre en octobre ; le troisième il y a 5 jours. Ils ont été finalement libérés tous les trois, sans pour autant être soulagés de l’angoisse permanente de l’expulsion vers les pays qu’ils ont fuis, angoisse que nous ressentons tous. 

  

On nous traite comme des délinquants, des criminels, bons à alimenter la machine à faire du chiffre et à remplir les quotas d’expulsion, quel qu’en soit le coût humain.  A la fin de l’été, l’un d’entre nous n’a pas supporté de n’avoir comme alternative que le retour vers l’enfer auquel il croyait avoir échappé, ou le basculement dans la misère et la mort lente dans la rue. A son suicide, nous pensons tous, - tous les jours. A tout moment nous nous sentons traqués. Nos nuits sont une longue insomnie. Nos rêves sont des cauchemars. Et au matin, toujours les mêmes questions : allons-nous pouvoir manger à notre faim ? Comment ne pas se faire repérer ? Où trouver un lieu sûr ? Cette menace perpétuelle sur nos têtes, finalement, n’est-ce pas le moyen de nous pousser vers la sortie ?

 

Nous rendre la vie intenable ici, n’est-ce pas la meilleure arme de la machine à expulser ? Car ce que vous appelez « l’aide au retour » (on nous promet jusqu’à 2000 euros), nous n’en voulons pas ! Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi un tel pactole ne nous intéresse pas ? Pourquoi les demandeurs d’asile déboutés ne retournent-ils pas « chez eux » alors qu’on leur promet des poches pleines ? La réponse est très simple : nous ne voulons pas rentrer « chez nous », car nous ne voulons pas y revivre ce que nous avons subi. « Chez nous », maintenant, c’est ici !

 

« On bosse ici, on vit ici, on reste ici !»

 

Ce slogan peint sur la banderole qui symbolise notre mouvement, nous allons, Monsieur le Préfet,  vous expliquer ce qu’il veut dire.

 

Nous sommes en France depuis 3, 4, 5 ans et même plus pour certains d’entre nous. Demandeurs d’asile, le premier choc que nous avons subi fut de nous voir refuser le statut de réfugiés. Ne pas voir reconnues les persécutions, les souffrances, voire les tortures subies, lors même qu’elles ont laissé des traces toujours sensibles dans nos corps et nos esprits, c’est en soi une épreuve terrible.

 

Il nous a ensuite été possible de déposer des demandes d’autorisations de séjour pour raison de santé. C’est alors que nous furent délivrées, plusieurs années de suite, des titres de séjour « Vie privée et familiale » qui nous autorisaient à travailler. C’était pour nous comme une compensation, qui est venue atténuer les conséquences du déni de nos souffrances passées. Nous avons alors cherché du travail. Nous avons accepté d’occuper ces emplois pour lesquels les entreprises peinent à recruter : travail dans le bâtiment, le nettoyage, la sécurité etc. Les sociétés d’intérim savaient qu’elles pouvaient compter sur notre disponibilité et notre mobilité. Nous avons payé notre part d’impôts et de cotisations sociales, contribuant ainsi au financement de nos dépenses de santé. Nous avons eu accès au logement. Nous avons progressivement reconstruit notre vie professionnelle, sociale et privée ici. Certains d’entre nous ont trouvé ici leur compagne ou leur compagnon, éduquent ici leurs enfants. Après tant d’épreuves, d’instabilité, de difficultés accumulées, nous osons vous le dire : nous voulons rester vivre en France !

 

Monsieur le préfet, comme nous venons de le montrer, nous ne sommes pas "des personnes qui se maintiennent de manière irrégulière sur le territoire au seul motif qu'ils ont, pendant l'instruction de leurs dossiers, bénéficié d'un droit au travail".

 

C'est pourquoi nous vous demandons, à vous, parce que vous en avez le pouvoir, d’annuler les décisions par lesquelles vous voulez nous chasser, et nous vous demandons de nous « régulariser ».

C'est la raison pour laquelle nous allons faire un 2ème dépôt de demandes de régularisation, le jeudi 17 novembre à 18 h devant la  préfecture et nous invitons tous ceux qui sont solidaires de notre démarche à nous y rejoindre.

 

Le Collectif des Travailleurs Sans Papiers d'Indre et Loire
 Le 15 novembre 2011

 Représentants du Collectif :

 Helder: 06 49 18 94 35 et Martin : 06 09 42 03 21

 

 

 

 

   

 

communiqué de presse du Comité de soutien :

 

 

 

Madame, Monsieur,
 
A l’occasion du 2ème dépôt collectif des dossiers de demande de régularisation des Travailleurs Sans Papiers d’Indre-et-Loire, pour lequel il appelle à un rassemblement Place de la Préfecture le jeudi 17 novembre à 18 heures, le Comité de soutien au Collectif TSP 37 interpelle le Préfet. Il importe en effet que les faits décrivant la situation exacte des membres du Collectif ne soient pas constamment travestis à travers la communication officielle de la Préfecture d’Indre-et-Loire.
 
Merci d’en informer le public.
Contacts en fin de communiqué.

 

Monsieur le préfet,  pourquoi travestir la vérité ?

 

 Une première fois, dans un communiqué publié dans La Nouvelle République du Centre-Ouest le 8 novembre, Le Comité de soutien au Collectif des Travailleurs sans papiers  a dû rappeler, contre les « erreurs » contenues dans votre communiqué publié le 5 novembre, la situation de nos camarades : ils étaient tous, avant de recevoir une Obligation de Quitter le Territoire Français, des travailleurs légaux à part entière ! Mais votre communiqué publié le 9  de ce mois contient à nouveau des interprétations contestables et des accusations infondées.

 

 Pourquoi faire croire au public que les régulariser reviendrait à amplifier la statistique du chômage dans le département ? Pourquoi cette tentative  pour diviser les travailleurs entre eux, et même opposer les travailleurs étrangers légaux aux « illégaux » (c’est eux qui sont désignés de la sorte) !

Voilà une méthode que nous condamnons – d’autant plus que c’est le fait de leur avoir retiré leurs titres de séjour et les autorisations de travail qui vont avec qui fait d'eux des « illégaux ».  

 

 Il faut être clair : ce sont les obligations de quitter le territoire qui créent l'irrégularité de leur séjour et les prive de tout droit, y compris le droit d'honorer leurs contrats de travail.

 

 Pourquoi expliquer aussi que ce sont des avis médicaux sur leur état de santé qui les ont privés de leurs cartes de séjour. Non, Monsieur le Préfet, les médecins agrées par vous n’ont pas modifié leurs diagnostics ni leurs ordonnances. Ce sont les responsables de l’Agence régionale de santé qui se font les exécutants de la politique d’expulsion en osant affirmer que les infrastructures sanitaires dans leurs pays d’origine sont à même de leur prodiguer des soins efficaces. En 2010, ces pays n’étaient pas en mesure de leur assurer des soins, et en 2011, tout d’un coup, ils font des merveilles ? C’est impossible à croire !

 

 Et c'est tellement impossible à croire que le Tribunal Administratif d'Orléans vient d'annuler, hier, la décision que vous avez prise, jeudi dernier, d'arrêter puis de placer en rétention l'un d'entre eux en vue de son expulsion.

 

Plus encore : Le Tribunal Administratif a annulé également l'Obligation de Quitter le Territoire Français qui conduisait à son expulsion et son retour forcé dans son pays d'origine, précisément le lieu où il a vu toute sa famille se faire massacrer et où il a subi les traumatismes dont il souffre encore !

 

Monsieur le préfet, ce que vos services ont fait, ils peuvent le défaire : ils peuvent leur permettre, à tous, de cesser de survivre en clandestins et leur donner le droit de vivre régulièrement.

 

C'est la raison pour laquelle le Comité de soutien au Collectif des travailleurs Sans Papiers appelle à soutenir la démarche du Collectif qui va faire un 2ème dépôt de demandes de régularisation le jeudi 17 novembre à 18 h à la préfecture.

 Soyons nombreux à leur côté pour manifester notre solidarité : ils vivent ici, ils bossent ici, ils restent ici !

 

Le 15 novembre 2011

Le Comité de soutien au Collectif des Travailleurs sans papiers d'Indre et Loire

 

Contacts : Josée : 02 47 61 51 08    Chantal : 02 45 47 95 22

 

 

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